– « Bonjour ! Je me permets de vous appeler pour vous proposer un sujet : on ne réussit pas qu’en Ile-de-France ; la Province est elle aussi le théâtre de belles réussites économiques.

– « Mais Monsieur, on ne dit pas « Province », on dit « en régions » ! Et heureusement, encore, qu’on réussit en régions ! »

 

Voilà un court extrait d’une discussion téléphonique que j’ai eue récemment avec un journaliste.

Le terme « Province » est devenu un gros mot, alors on rivalise de périphrases pour recouvrir la même réalité. De la même façon qu’il n’y a plus d’aveugles, mais des mal-voyants, pas d’handicapés mais des personnes à mobilité réduite, plus de balayeurs mais des techniciens de surface…

Et c’est dans ce contexte hautement « politiquement correct » que, mon Dieu, le petit Francilien que j’étais est devenu, par choix, provincial… ah ! non, pardon, régional !

Or, loin des clichés parisianistes, la Province est bel est bien dynamique : le tissu économique y est riche, les entrepreneurs nombreux… et de plus en plus, on y trouve des agences de RP.

Hé oui ; s’il n’était guère envisageable autrefois d’ouvrir un bureau de presse ailleurs qu’à Paris, ou à la rigueur dans quelques très grandes métropoles françaises, aujourd’hui des agences spécialisées apparaissent à travers toute la France : Toulouse, Rennes, Lille, Strasbourg, Nantes…

Et bien souvent, faire le choix d’une agence de RP en régions – je n’écris pas ici pas « Province », afin d’éviter la répétition, bien évidemment 😉 – présente, pour une entreprise francilienne un véritable intérêt pour des inconvénients mineurs.

Alors listons les différents arguments des détracteurs du choix d’une agence provinciale :

 

Je veux que mon agence soit sur Paris, pour pouvoir faire des points réguliers et voir « mon » équipe

En voilà un bon argument.

Il faut savoir qu’aujourd’hui, les distances se sont beaucoup réduites. Il n’y a qu’à considérer le temps nécessaire pour rallier la Capitale : Lyon est à 2 heures, Nantes à 2h30, Angers à 1h30, Lille également, Strasbourg à 2h30…

Et n’en déplaise aux tenants de cet argument, je mets au défi toute entreprise d’indiquer la fois où elle a eu l’impérieux besoin de rencontrer physiquement dans l’heure ses interlocuteurs RP.

Exerçant depuis Lyon (et Nantes avant d’établir l’agence en Rhône-Alpes), il m’est arrivé à plusieurs occasions de devoir, en urgence, participer à une réunion avec l’un de mes clients parisiens. 2 solutions se sont offertes à moi :

  • me rendre dans les locaux de mon client : réalisable en moins de 3 heures après son appel,
  • organiser une réunion « virtuelle » : par Skype ou par téléphone.

Chaque fois, l’une ou l’autre de ces solutions a convenu à mon interlocuteur. Dans tous les cas, finalement, le but essentiel était de gérer une situation délicate de façon urgente ; et cela a été fait.

 Une agence en régions ne peut pas entretenir de contacts réguliers avec les journalistes

Ah non ?

Eh bien, là encore, il s’agit d’une idée reçue.

Aujourd’hui, la technologie nous permet d’établir et de maintenir des contacts sans que forcément nos interlocuteurs aient une idée précise de l’endroit géographique où nous nous trouvons. Et ce n’est pas un problème.

Quand je téléphone à un journaliste, le numéro qui s’affiche est soit un 06 XX XX XX XX, soit un 09 XX XX XX XX. Est-ce pour autant que ce que j’ai à lui dire est moins bon ? Est-ce pour autant que le journaliste va refuser de décrocher ? Eh bien non, tout simplement ; parce que le cœur de notre métier est d’apporter la bonne information au bon journaliste et au bon moment… et j’ajouterai « peu importe d’où l’info provient ».

En outre, de plus en plus, les interviews se déroulent par téléphone plutôt qu’en face à face, pour de simples raisons de manque de temps. Et si un journaliste souhaite rencontrer physiquement dans la journée le porte-parole d’une entreprise, l’interlocuteur RP pourra se rendre sur place, que ce soit depuis Paris, comme depuis Lyon ou Nantes dans les temps impartis.

Et puis, est-il vraiment nécessaire de rappeler que tous les journalistes français ne sont pas basés à Paris ?

Rien que pour les quotidiens, il existe plusieurs dizaines de titres à travers la France, sans compter les antennes et bureaux locaux… Sans oublier que la diffusion d’un quotidien régional tel que Ouest France représente plus du double de celle du Figaro ou du Monde…

Et le partage d’information dans tout ça ?

Avec les énormes progrès (si, si !) effectués par les technologies de communication ces dernières années, une agence en régions peut désormais partager toutes ses informations avec ses clients franciliens, ou avec des journalistes, de la même façon qu’une agence francilienne.

Autrefois, les débits internet ne permettaient pas ces échanges, et à moins de développer des systèmes spécifiques de partage comme des VPN, il était très compliqué de partager nos informations.

Aujourd’hui, les agences utilisent régulièrement des technologies comme le cloud, des extranets, des Yousendit, des wetransfer… et tous ces outils offrent une haute qualité de partage.

 A Paris, la qualité des prestations est bien meilleure

Encore une fois, il s’agit d’idées reçues.

D’abord parce que de nombreux communicants en régions ont fait leurs premières armes dans des agences parisiennes. En retournant dans leur région d’origine, ils n’ont pas perdu leur professionnalisme… Sans compter que de nombreux provinciaux sont des Franciliens d’origine partis trouver une autre qualité de vie.

Ensuite, il faut considérer les critères selon lesquels on évalue la qualité d’une agence.

La taille ? En province comme à Paris, il existe des petites structures et des grosses entreprises de communication. Et à Paris comme ailleurs, la taille n’est généralement pas le principal critère dans le choix d’une agence. Hé oui, en matière de communication aussi, comme le dit l’adage : « size does not matter »…

 La capacité à assumer ses missions de façon satisfaisante ? Il suffit de vérifier les clients et références d’une agence pour se forger rapidement une opinion sur le sujet et ce, que l’on s’adresse à une agence à Paris ou en régions…

Le lieu d’implantation ? Si tel était le cas, les entreprises qui ne sont pas basées en Ile de France, quel que soit leur secteur d’activités, devraient fournir des prestations de qualité inférieure à celles de leurs concurrentes parisiennes… Dans un univers parallèle, peut-être ?

 

Finalement, ce qui bloque le plus dans le choix d’une agence en régions, c’est l’idée que les personnes s’en font ! Alors changeons cela !

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